Le film montre bien, dans une atmosphère de western urbain, le parcours de ces têtes brûlées qui partent se battre contre la criminalité due au trafic de drogue dans les cités verrouillées, et laisse aussi quelques plages de retour à la vie « normale » quand ces trois flics se retrouvent, le temps d’un barbecue, entre copains. Il y a encore la présence de l’indic, très bien joué par Kenza Fortas, révélée en 2018 par Shéhérazade, qui se passait déjà à Marseille.
Très efficace, mais se plaçant du côté du trio de policiers, ce thriller social n’est pas exempt de caricatures : il montre par exemple de manière déshumanisée les trafiquants de drogue, sans qu’il y ait une esquisse d’explications sur la situation sociale explosive. De même, si la hiérarchie policière est bien montrée dans sa lâcheté quand il s’agit de protéger ses troupes, ceux de la police des polices, la fameuse IGPN, sont trop souvent caricaturés en petits fonctionnaires cyniques et veules.
Pour autant, le tribunal de Marseille a validé, en avril 2021, donc après le tournage, les idées développées par Xavier Jimenez dans son film, et après avoir fait appel, le parquet s’est désisté un an plus tard, donnant à cette histoire une singulière résonance. Une vision du Sud, loin des images de carte postale…
