Joaquim Phoenix en quête d’amour

Dans une logique cauchemardesque, avec une atmosphère à la Kafka, Beau is afraid est un film qui peut aussi bien séduire que rebuter par son errance névrotique et presque métaphysique, qui dure tout de même presque trois heures et qui nous plonge dans la tête du personnage. On y trouve parfois des séquences très grand-guignolesques, telles que celle où Beau est confronté à un sexe masculin énorme et vindicatif.

Il est vrai que Joaquin Phoenix incarne, une fois de plus, le personnage principal avec son jeu étrange et en modifiant son apparence physique dans cette comédie noire découpée en quatre parties. Le comédien a d’ailleurs étonné le cinéaste par sa façon de s’immerger dans son rôle, y compris en faisant certaines cascades comme la chute dans le grenier ou quand il traverse la porte vitrée. Ari Aster tient à souligner : « Joaquin veut expérimenter dans sa chair tout ce que vit son personnage, chaque fois que c’est possible. Il n’a aucune vanité. Il plonge dans le rôle ».

Le film bénéficie également d’une mise en scène assez brillante, où l’on passe d’un quartier délaissé en proie à la violence urbaine à un décor de carton-pâte dans lequel Beau prend des airs de Don Quichotte, en passant par un théâtre en forêt, sans doute la séquence la plus poétique du film.

Cette course effrénée de Beau pour échapper au passé comme au présent a de quoi dérouter le spectateur, mais elle ne manque pas de singularités.

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