TV : Diffusion sur Ciné+ Classic, jeudi 31 août 2023 à 20h50
LA VIE CRIMINELLE D’ARCHIBALD DE LA CRUZ, de Luis Buñuel – 1h29 (1955)
Avec Ernesto Alonso, Ariadna Welter
Mon avis : 4 sur 5
L’histoire
Alors qu’il est enfant, Archibald apprend par la bouche de sa jolie gouvernante que la boîte à musique offerte par sa mère dispose d’un extraordinaire pouvoir : donner la mort à la personne de son choix. Par jeu, il pense à la mort de la jeune femme. La belle s’écroule, touchée par la balle perdue d’un révolutionnaire. Devenu adulte, Archibald retrouve la boîte à musique qui lui rappelle le délicieux cadavre de la gouvernante, la robe très remontée sur ses belles jambes. Archibald concçoit alors le projet de tuer toutes celels qu’il aimera, grâce au funeste pouvoir de la boîte magique…
Et alors ?
Traité sur le mode ironique, ce film de la période mexicaine de Luis Buñuel est une œuvre morbide et sexuelle dans laquelle le cinéaste décrit par le menu toutes les phrase d’une névrose poussant Archibald à passer à l’acte. Depuis L’Âge d’or, c’est sans doute, dans l’esprit, le film le plus surréaliste du cinéaste, non dans la forme – très sobre et d’une facture classique avec une belle utilisation du noir et blanc – mais dans l’esprit et dans l’étude presque entomologiste d’une pulsion mortifère. Avec des séquences poétiques et fantastiques comme celle dans l’atelier du mannequin de cire qui a tout pour inspirer un Mario Bava et l’univers du giallo, un genre qui a connu un grand succès en Italie.
L’histoire sarcastique est aussi bien une évocation de l’impuissance sexuelle qu’une satire féroce de la grande bourgeoisie mexicaine qui cache bien des tensions derrière la volonté de jouer les notables.

