Enfin, il y a le casting tout à faire remarquable. Justine Triet retrouve la grande actrice Sandra Hüller, déjà présente dans Sybil. De séquence en séquence, elle créé un personnage complexe de femme libre, jugée aussi pour sa manière de vivre, loin des pensées communes. Si le film n’avait pas eu la Palme d’or, il semble évident que l’actrice aurait décroché un Prix d’interprétation féminine sur la Croisette, tant son jeu est subtil. Face à elle, Swann Arlaud prouve qu’il est un des grands acteurs de sa génération qui campe un avocat plein de failles, très humain, à cent coudées de l’avocat général. Et Justin Triet d’ajouter : « Je ne voulais pas de combat de coq entre eux. Son personnage, Vincent, n’est pas un virtuose du barreau, il est bon mais pas idéalisé. Swann amène une subtilité de jeu, une appréhension, du fait qu’il connait sa cliente, il se sent du coup plus en danger. Je trouvais intéressant qu’il soit en quelque sorte un double de Samuel, que les deux se ressemblent un peu. On comprend que Sandra et lui se sont connus il y a des années, et qu’il y a entre eux quelque chose de pas totalement éteint ».
Si la mise en scène ne « révolutionne » pas le cinéma, elle ne manque ni de force, ni de subtilité. Un opus qui est largement plus qu’un simple film de procès.
