Pour autant, Azra Denis Okyay parvient à faire passer certaines émotions par le truchement de ces personnages, telle la jeune danseuse, aux prises dans son hôtel avec un directeur d’hôtel. Azra Denis Okyay raconte : « Le personnage de Didem est une jeune femme qui n’a aucune chance sans la danse, mais qui a peur de commettre les mêmes erreurs que les autres danseuses orientales ou les filles des ghettos. En tant que jeune femme vivant dans un pays musulman et soumis à l’oppression sociale, j’ai très bien compris cette peur. »
Tourné pour l’essentiel dans la rue, Les Fantômes d’Istanbul offre un coup de projecteur original sur la Turquie contemporaine à travers le personnage de femmes très différentes et n’hésite pas à aborder des thèmes controversés, que ce soit la place des femmes, la répression ou le sort des personnes LGBT (dans une séquence étonnante et non dénuée d’humour). Une curiosité cinématographique.
