Aux prises avec le FBI

Évoquant la découverte du procès verbal qui l’avait inspirée, Tina Satter commente : « Dès que j’ai lu ce document, je me suis dit qu’il y avait là matière pour un film. D’un côté, c’est un document administratif du FBI, mais de l’autre, il s’en dégage une force étonnante. Il raconte le parcours de Reality et évoque ce moment qui a bouleversé sa vie. C’est un document fascinant parce qu’il révèle, littéralement, la manière dont les personnes concernées par cette affaire cherchent à communiquer. Je me suis dit que le film serait d’autant plus fort qu’on tenterait de restituer la réalité de ce qui s’est passé. »

Vue dans des séries à succès comme The White Lotus et Euphoria, Sydney Sweeney campe avec une incroyable justesse, cette jeune femme qui reste sur ses gardes tout au long de l’interrogatoire sans jamais se départir d’un calme apparent. Pour se préparer à ce rôle, le comédienne s’est immergée dans le procès-verbal, et a conversé avec la vraie Reality, via Zoom et sms. Commentaires de la réalisatrice : « Elle s’était totalement investie dans le personnage. En découvrant le scénario, j’ai été fascinée par son étrangeté, sa drôlerie et son côté très sombre. Reality est pétrie de toutes sortes de contradictions intéressantes qui déjouent les préjugés qu’on peut avoir sur l’identité féminine, les anciens membres de l’armée et la génération Y. »

Entre un badinage surprenant sur les animaux domestiques de Reality et des questions plus incisives sur le cœur de l’affaire, avec un interrogatoire mené dans la pièce la plus impersonnelle de la maison de l’accusée, ce film décrit de façon saisissante comment fonctionne le gouvernement américain. Une espèce de thriller glaçant, avec un travail intéressant sur la photo, qui passe essentiellement par les paroles et les plus petites expressions corporelles. Une histoire vraie qui finit par devenir presque fictionnelle, tant la situation semble parfois invraisemblable…

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