Bertrand Tavernier y montre une justice de classe où Bouvier n’est pas condamné d’avance parce qu’il tue les autres, mais parce qu’il professe des théories dangereuses pour la bonne société d’alors. C’est un temps où, en échange d’une assiette de soupe, on pouvait faire signer des pétitions anti-Dreyfus à des clochards. Une époque où les livres de Zola peuvent être brûlés en place publique. En chanteur des rues, Jean-Roger Caussimon y fait quelques apparitions signant notamment La Complainte de Bouvier et signant La Commune est en lutte, interprétée par Isabelle Huppert et ses camarades de révolte.
Face à Philippe Noiret, impeccable dans la peau de ce juge cynique et ambitieux, Michel Galabru fait une composition magistrale dans le rôle du tueur, qui lui a valu un César à l’époque, loin de l’image de « comique » qui lui collait à la peau.
