Ce qui touche indéniablement dans l’adaptation, c’est la restitution du climat tendu de l’époque, les tensions et les magouilles se déroulant autour de la banque familiale de Madeleine, la lutte des classes… On retrouve aussi comme dans le roman d’origine, en toile de fond, la peste brune qui monte, les failles du système capitaliste.
Et le récit est servi par une distribution riche. Léa Drucker ressort du lot et campe avec prestance cette jeune femme qui prend son destin en main et résiste même quand la situation semble désespérée. Si Clovis Cornillac est un brin caricatural dans le rôle du chauffeur aux allures de Lénine, bien des comédiens jouent leur partition sur le bout du doigt : Benoît Poelvoorde est un traite majestueux dans la tradition d’un Jules Berry; Olivier Gourmet joue avec gourmandise un député tout à fait ridicule…
Si le film souffre parfois d’un rythme un peu lent, d’une trop grande fidélité à l’œuvre originale qui le prive parfois d’un point de vue plus audacieux, il est, in fine, un solide spectacle populaire qui restitue bien l’atmosphère parfois nauséabonde d’une époque.
