Méditation presque philosophique sur les êtres qui ne peuvent plus que vouloir détruire ce qu’ils ne parviennent pas à comprendre, car, leur organe de foi est sec, Stalker est un hommage aux cœurs purs et simples, à ces êtres simples dans l’esprit d’un Dostoïevski. Car, pour Tarkovski, « la dureté et la force sont complices de la mort. » Prix spécial au festival de Cannes en 1980, Stalker repose sur une mise en scène tout à fait splendide – avec ce jeu subtil entre le noir et blanc, certaines couleurs – et dénonce, d’une manière poétique, une société où le matériel domine.
Une rumeur a accompagné aussi ce film singulier. Selon le designer sonore Vladimir Sharun, au moins trois personnes de l’équipe seraient mortes à cause d’une contamination chimique pendant les prises en Estonie. Le metteur en scène lui-même, qui a été emporté par un cancer du poumon à 54 ans en 1986, se trouverait parmi elles… En tout cas, film à part, Stalker est un voyage métaphysique profond sur grand écran.
