Pour incarner ce moment de changement politique, il a eu l’idée de suivre un couple d’amoureux dans ces semaines révolutionnaires, s’inspirant d’une des photographies les plus connues de Malick Sidibé qui saisit deux jeunes gens danser, lui en costume blanc et elle, pieds nus en robe, mais qui étaient en réalité frère et sœur. Simplement pour des raisons de sécurité et de tensions politiques, le film n’a pas été tourné au Mali, mais au Sénégal voisin.
Si Robert Guédiguian capte bien cet souffle d’espoir qui embrase la jeunesse, avec des comédiens qui ont du charme, s’il rend un hommage appuyé à la photographie et à Malick Sidibé, le scénario manque de rythme et offre parfois des images d’Épinal. Dans ce film qui aurait gagné en rythme avec quelques coupes – il fait plus de deux heures – il y a en prime quelques séquences lourdes comme celle des deux personnages envoyées pour ramener Lara au village. Les images sont colorées et belles, parfois un peu trop soignées, mais ce récit apparaît à la fin comme trop naïf. Et le portrait de l’Afrique qui se cherche après la décolonisation reste une fable politique un peu superficielle.
