Sortie : DVD/Blu-Ray Universal Pictures
TÀR de Todd Field – 2h38
Avec Cate Blanchett, Nina Hoss, Noémie Merlant
Mon avis : 4 sur 5
L’histoire ?
Lydia Tár, cheffe avant-gardiste d’un grand orchestre symphonique allemand, est au sommet de son art et de sa carrière. Le lancement de son livre approche et elle prépare un concerto très attendu de la célèbre Symphonie n° 5 de Gustav Mahler. Mais, en l’espace de quelques semaines, sa vie va se désagréger d’une façon singulièrement actuelle. En émerge un examen virulent des mécanismes du pouvoir, de leur impact et de leur persistance dans notre société.
Et alors ?
Écrit sur mesure par Todd Field pour Cate Blanchett – « « Si elle avait refusé, le film n’aurait jamais vu le jour. Les spectateurs de cinéma, cinéphiles et autres, ne s’en étonneront pas. » – ce film est un portrait d’une grande force d’une cheffe d’orchestre aussi inspirée qu’intransigeante, cassante dans la vie. Et, dans ce rôle, Cate Blanchett prouve une fois encore l’étendue de sa palette de jeu, capable de passer d’une violence verbale froide à une forme d’empathie avec certains de ses compagnons de scène.
Pour cette prestation, méticuleuse, l’artiste a appris à jouer du piano, à parler allemand et fait de multiples recherches pour permettre à son personnage d’apparaître comme le plus crédible possible. Todd Fiel raconte : « C’est une véritable autodidacte et elle a accompli en une année, en tournant deux autres films, je le répète, plus que Lydia Tár ne l’aurait fait en vingt-cinq ans. Le tournage venu, elle ne dormait pas plus. Après une journée de travail, elle fonçait à une leçon de piano, d’allemand, d’accent américain, de tenue de baguette, de battage de mesure. »
Le scénario est aussi d’une grande précision. Ainsi, l’histoire évoque les recherches doctorales en ethnomusicologie de Lydia Tár chez les Shipibo-Conibos d’Amazonie, qui vivent sur les rives de la rivière Ucayali, au Pérou. Et la première musique qu’on entend dans le film est un ikaro – une chanson magique – interprété par la chamane Elisa Vargas Fernandez.

