Jouant sur une mise en scène « sale », authentique dans sa description des bas fonds dans lesquels évolue Le Caravage, Michele Placido restitue bien la fièvre qui habite l’artiste. Et décrit aussi avec un vrai sens de la mise en scène le contraste entre l’univers fastueux des palais, épiscopaux notamment, et celui des tavernes populaires et lieux plus ou moins louches avec sa faune caractéristique.
Là où le biopic déçoit un peu c’est dans une certaine surenchère dans la description de la société de la rue ou de certains endroits de plaisir. Ce qui conduit les comédiens à en faire parfois des tonnes, y compris Riccardo Scamarcio pourtant capable de jouer sur des registres plus variés. Celui qui s’en tire le mieux c’est Louis Garrel qui campe un saisissant enquêteur de l’Inquisition, capable de tout pour faire entendre « sa » vérité et inquiétant à souhait.
Le film ne manque pas de rythme, mais parfois de nuances… même s’il rend un vrai hommage à la folie créatrice de Le Caravage.
