Festival de Cannes – Semaine de la critique –
En compétition dans la Semaine de la Critique Inchallah un fils, du cinéaste jordanien Amjad Al Rasheed est un drame qui offre un très beau rôle de femme qui se bat à Mouna Hawa. Zoom.
Inchallah un fils se déroule dans la capitale de la Jordanie. L’histoire ? Après la mort soudaine de son mari durant son sommeil, Nawal, 30 ans, doit se battre pour sa part d’héritage, afin de sauver sa fille et sa maison, dans une société où avoir un fils changerait la donne.
Par petites touches, Amjad Al Rasheed réussit à décrire comment, malgré sa volonté et son esprit d’indépendance, Nawal est prisonnière d’un système patriarcal où, même si elle a un job d’aide soignante dans une riche famille de la haute société, elle doit subir, outre ce deuil, le poids de l’autorité des mâles, que ce soit celle de son frère ou celle de son beau-frère. Tout en se rendant compte, au fil des jours, que son mari n’a jamais vraiment œuvré pour sa protection et celle de sa fille.
Né en 1985, Amjad Al Rasheed, auteur-réalisateur jordanien qui a été diplômé d’un Master en réalisation et montage parvient de manière graduelle et subtile à nous faire partager le quotidien de lutte de Nawal qui, tout en respectant les us et coutumes de son pays – elle file cacher son abondante chevelure noire quand un homme de la famille débarque chez elle – entend bien vivre libre. Y compris en refusant les avances d’un kiné avec lequel elle s’occupe de vieille dame fortunée, un homme qui est pourtant sincèrement amoureux d’elle et agit avec un tact certain et dont on sent que, dans d’autres circonstances, elle pourrait l’aimer..
Cette histoire grave et digne est l’occasion de découvrir le jeu de la comédienne palestinienne Mouna Hawa qui incarne cette jeune femme déterminée et qui donne à ce personnage une grande profondeur. Il faudra juste être patient pour découvrir ce film : il sortira au cinéma le 31 janvier 2024.

