Sortie cinéma : mercredi 17 mai 2023

UMAMI, de Slony Sow – 1h47

Avec Gérard Depardieu, Sandrine Bonnaire, Pierre Richard, Kyozo Nagatsuka, Rod Paradot

Mon avis : 2 sur 5

L’histoire ?

Gabriel Carvin est un chef étoilé de grande renommée. Lorsque sa santé et sa vie de famille se détériorent, il décide de partir à l’autre bout du monde. Direction le Japon, à la recherche d’un chef japonais qui l’avait battu à un concours de cuisine quarante ans plus tôt. Ce voyage culturel et culinaire va l’amener à faire le point sur sa vie.

Et alors ?

Évoquant, comme le dit Slony Sow, « la cinquième saveur du palais mais personne n’arrive vraiment à la définir » , Umami évoque presque une question métaphysique sur le goût et le sens de la vie.. Une espèce de Graal pour un chef comme Gabriel Carvin, un chef des plus célèbres, mais qui, paradoxalement, semble revenu de tout et promène dans le grand restaurant qu’il gère en autocrate, une mauvaise humeur chronique, aggravé par une mauvaise santé et une lourde opération cardiaque. À des journalistes qui le questionnent évoquant une nouvelle étoile gagnée, il répond : « On est plus proche d’une étoile que de ses proches… » Plaquant tout pour filer au Japon retrouver le seul chef qui lui fit un peu d’ombre quatre décennies auparavant, Gabriel Carvin va se refaire une seconde jeunesse, en se frottant à un univers dont il n’a aucun code.

Écrit sur mesure pour Gérard Depardieu qui se met littéralement à nu dans ce rôle, laisse pointer certains de ses démons intérieurs, est tout à fait crédible quand il se met aux fourneaux, Umani touche assez juste quand il décrit, dans la première partie, cette famille recomposée sur le point d’éclater, les tensions entre le chef et sa femme (toujours très sensible Sandrine Bonnaire). Le film est d’un grand réalisme quand la caméra passe côté cuisine. Et pour cause comme le note le réalisateur : « Pour le réalisme des scènes, »j’ai fait venir des cuisiniers de métier et je leur ai demandé d’être le plus naturel possible dans leurs gestes et dans leurs déplacements. Rien n’a été truqué. Ils ont travaillé et ils ont oublié les caméras. C’est assez marrant parce qu’ils ont joué les commis de cuisine, alors que dans la vie, ils sont tous, ou presque, chefs cuisinier. L’un d’entre eux est même étoilé. »

En prime, on ne peut que se réjouir de voir sur grand écran les retrouvailles entre un Depardieu, de plus en plus énorme, et Pierre Richard, l’ami ostréiculteur, poète et lunaire. Un comédien qui apporte toujours beaucoup d’humanité dans ses compositions et qui sait se glisser dans les univers les plus divers.