Harry Belafonte : une voix libre s’est tue

Sa vie d’artiste ne lui a jamais fait mettre en veilleuse ses engagements politiques et on le retrouve au côté de Martin Luther King lors de la célèbre marche sur Washington, le 28 août 1963 durant laquelle le pasteur va prononcer le discours qui comporte la formule entrée dans l’Histoire depuis : « I have a dream« . Il déclara : « Si je lutte pour les droits civiques, c’est parce que j’ai hérité cette volonté de ma mère et de mon père, qui eux-mêmes l’ont héritée de leurs parents. »

Les valeurs auxquelles il resta attaché toute sa vie se retrouve dans ses choix cinématographiques. Dès son son premier rôle au cinéma, Bright Road en en 1953, il campe ainsi principal d’un collège qui essaie de tirer le meilleur de ses élèves. En 1959, il est un des derniers survivants – un Noir donc !- dans Le Monde, la chair et le diable de Ranald MacDougall.

Dans un autre registre, il va jouer un braqueur très classe qui se bat avec son complice raciste Robert Ryan dans Coup de l’escalier de Robert Wise, un très grand film. En 1972, il aide la première réalisation de Sidney Poitier, un vieil ami, dans Buck et son complice, qui est l’histoire d’un groupe d’esclaves affranchis qui tentent de filer au Colorado.

Harry Belafonte mena donc une vie d’artiste exemplaire tout en ne négligeant jamais de soutenir des causes qui lui semblaient justes et essentielles : contre l’apartheid en Afrique du Sud; contre l’embargo à Cuba; contre George W. Bush, et encore, en 2016, pour Bernie Sanders… Cette voix qui défendit sans cesse de justes causes s’est éteinte. À d’autres de reprendre le flambeau.

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