Les errances d’un tueur baltringue

Malgré certaines invraisemblances, cette comédie un brin déjantée est un bel hommage aux gens d’un naturel gentil et qui tentent toujours de trouver le bon côté des choses. Cela permet à William Lebghil de signer une réjouissante composition de personnage lunaire à souhait, incapable de donner un coup de poing à un mannequin de paille. Avec sa pétulante compagne (Laura Felpin), qui parfois le remue, il tente toujours d’atténuer les tensions, y compris dans son job de conseiller téléphonique pour une sinistre compagnie immobilière, où il se coltine pourtant un chef, aussi débile qu’hautain. Derrière le ton de la comédie, Cecilia Rouaud décrit ainsi l’univers impitoyable de ces métiers où l’on vous méprise. Elle souligne : « Si vous vous promenez à Paris, vous verrez les gens travailler à travers les vitres installées au ras du trottoir. Pour forcer le trait, j’ai pris le parti d’installer directement le call center dans un parking. Pour montrer le déclassement des gens, l’inhumanité au travail. »

Le pittoresque du film tient aussi à des seconds rôles comme ce nettoyeur cynique et blasé que campe Bruno Podalydes, s’amusant avec les clichés du genre. Il apporte une touche de poésie à ce personnage qui cache en fait un personnage peu recommandable…

Décalé, parfois un peu bancal, cette comédie policière fait souffler un petit vent de folie sur le grand écran.

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