Un clin d’œil déjanté à West Side Story

Parfois, malgré la dureté de la situation, une poésie se dégage de certaines séquences comme ce moment où le travesti dit sa tristesse dans la cabine téléphonique qui ressemble à une photo baroque et kitsch de Pierre et Gilles. Les dialogues sonnent bien et valent souvent leur pesant d’or ainsi quand une des membres de la bande lance à Suze pour lui éviter de jouer les bravaches : « Les hommes respectent celle qui les ennuie… » Plus avant, pour expliquer son parcours, le patron du gang lance : « Il faut être né dans le cancer de la société. »

Outre Andrea Riseborough et Harry Melling qui forment un duo des plus convaincants – l’une symbolisant la force quand l’autre laisse poindre toutes les blessures sous sa carapace de mâle – on remarque Karl Glusman qui signe une composition étonnante du Marlon Brando de L’Équipée sauvage, en égérie queer. Il explique aussi que ce film l’a « sauvé émotionnellement » après son divorce avec Zoë Kravitz. Et puis, on découvre Demi Moore dans un étonnant contre-emploi.

Une chose est sûre : un tel film risque de secouer son public.

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