Sortie cinéma : mercredi 5 avril 2023

LES TROIS MOUSQUETAIRES : D’ARTAGNAN, de Martin Bourboulon – 2h01

Avec François Civil, Romain Duris, Pio Marmaï, Vincent Cassel, Eva Green

Mon avis : 3 sur 5

L’histoire ?

Du Louvre au Palais de Buckingham, des bas-fonds de Paris au siège de La Rochelle… dans un Royaume divisé par les guerres de religion et menacé d’invasion par l’Angleterre, une poignée d’hommes, notamment les Mousquetaires du roi, et de femmes vont croiser leurs épées et lier leur destin à celui de la France.

Et alors ?

Il faut le reconnaître : même si l’on est amoureux de l’histoire originelle et de tels films d’aventures, la perspective d’une énième version du classique d’Alexandre Dumas n’avait rien d’alléchante, tant certaines adaptations anciennes -on peut penser à l’étonnante version de Henri Diamant-Berger de 1921, ou celle de George Sidney en 1948 avec Gene Kelly – avaient marqué les esprits. Avec les scénaristes Matthieu Delaporte et Alexandre de La Patellière, Martin Bourboulon a pris le parti de la modernisation du récit, en prenant quelques risques et fait quelques infidélités au roman d’origine, suivant en cela une citation prêtée à Dumas : « Il est permis de violer l’histoire, à condition de lui faire un enfant.”

Symboliquement, la vision d’un jeune futur mousquetaire sortant de la tombe où les sbires de Milady l’ont hâtivement mis en terre, peut symboliser la volonté de faire renaître le genre, tout en tenant compte des canons modernes. Il est vrai, par la patine des visages et des armes, par des tenues qui n’ont rien de flamboyantes – certains l’avaient déjà tenté avec succès dans des versions plus récentes – des combats façon affrontement de rue, et un mélange, globalement réussi, entre un parler quotidien et un français plus châtié, l’histoire prend un coup de jeune. En version western, ce D’Artagnan ne manque pas de singularité et fait parfois penser à la façon dont Sergio Leone a revisité le genre. Clin d’œil à l’air du temps, on découvre même au détour d’un plan et d’une réplique que Porthos serait bisexuel ! Rien de vraiment original quand même.