Les deux visages de la guerre

TV : diffusion sur Ciné+Club, dimanche 26 mars à 20h50

LETTRES D’IWO JIWA, de Clint Eastwood – 2h20
Avec Ken Watanabe, Kazunari Ninomiya, Shido Nakamura

Mon avis : 4 sur 5

L’histoire ?

De février à mars 1945, les armées américaine et japonaise s’affrontèrent sur l’île d’Iwo Jima. Quelques décennies plus tard, des centaines de lettres furent extraites de cette terre aride, permettant enfin de donner un nom, un visage, une voix à ces hommes ainsi qu’à leur extraordinaire commandant.
Les soldats japonais qu’on envoyait à Iwo Jima savaient que leurs chances de survie étaient quasi nulles. Animé d’une volonté implacable, leur chef, le général Kuribayashi, exploita ingénieusement la nature du terrain, transformant ainsi la défaite éclair annoncée en quarante jours d’héroïques combats.

Et alors ?

Genre bien connu et documenté sur grand écran, les films de guerre se placent le plus souvent du point de vue d’un des belligérants même si certains tentent de montrer ponctuellement l’autre versant d’une bataille. Clint Eastwood a fait le pari de filmer le contrechamp Mémoires de nos pères avec ces Lettres, et s’en expliquait en ces termes : « Dans la plupart des films de guerre que j’ai vus au cours de ma jeunesse, il y avait les bons d’un côté, les méchants de l’autre. La vie n’est pas aussi simple, et la guerre non plus. Nos deux films ne parlent ni de victoire, ni de défaite. Ils montrent les répercussions de la guerre sur des êtres humains dont beaucoup moururent bien trop jeunes. »

Au plus près des combattants japonais, Clint Eastwood montre comment le général Kuribayashi a tiré des leçons du débarquement de Normandie en transformant son île, verrou sur la route de Tokyo, en une forteresse enterrée, à l’aide de dizaines de kilomètres de galeries souterraines qui permettaient aux combattants japonais de circuler sans risques.

Pour nourrir son scénario, il a préparé le terrain avec le producteur Robert Lorenz, est allé au Japon pour y parler avec les descendants des personnages évoqués dans ce film, aussi bien le petit-fils du général Kuribayashi que le directeur de l’Association des Anciens Combattants d’Iwo Jima, ce qui leur a permis de coller à la réalité. Et pour écrire le film, les scénaristes se sont encore inspirés du recueil Picture Letters from Commander in Chief, rassemblant les lettres adressées à sa famille par le général Kuribayashi. Enfin, ayant pu tourner sur la véritable île s’il en respectait le caractère sacré, Clint Eastwood a terminé les prises de vue en Islande pour toutes les séquences pyrotechniques.

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