Quand Balzac visait la presse

TV : Diffusion sur Ciné+Premier, jeudi 23 à 22h55

ILLUSIONS PERDUES, de Xavier Giannoli – 2h30 (2021)
Avec Benjamin Voisin, Cécile de France, Vincent Lacoste

Mon avis : 4 sur 5

L’histoire ?

Lucien est un jeune poète inconnu dans la France du XIXeme siècle. Il a de grandes espérances et veut se forger un destin. Il quitte l’imprimerie familiale de sa province natale pour tenter sa chance à Paris, au bras de sa protectrice. Bientôt livré à lui-même dans la ville fabuleuse, le jeune homme va découvrir les coulisses d’un monde voué à la loi du profit et des faux-semblants. Une comédie humaine où tout s’achète et se vend, la littérature comme la presse, la politique comme les sentiments, les réputations comme les âmes. Il va aimer, il va souffrir, et survivre à ses illusions.

Ce qui touche dans ce film ?

En redonnant tout son lustre au grand roman d’Honoré de Balzac – un auteur qui connut « de l’intérieur  » le monde de la presse de son époque avec laquelle il collabora – Xavier Giannoli décrit bien un univers où, même sans l’irruption des réseaux sociaux, la puissance du capital fait peu de cas de la liberté de la presse, dominée (déjà) par la toute puissance de la publicité.

Il décrit aussi le passage de la Restauration vers un libéralisme débridé en choisissant de concentrer son scénario sur la deuxième partie du roman. Il raconte :  « Dans le roman, Rubempré est un moment tiraillé entre Lousteau et d’Arthez, entre le vice et la vertu, mais je trouvais cette distribution dramatique trop facile dans un film, trop didactique. Et puis filmer la simple vertu m’ennuyait… ». In fine, son film est une fresque flamboyante qui nous renvoie une image cruelle en forme de miroir de notre société actuelle dans laquelle le cynisme le dispute à la communication et au marketing.

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