L’inceste… à « hauteur » d’enfant

Sans jamais forcer le trait, Dalva ouvre bien des portes, évoque ce qui fait mal avec une grande finesse psychologique. Cela tient aussi à la performance extraordinaire de la jeune Zelda Samson, dénichée après un long casting en Belgique et en France. Parmi la centaine de vidéos reçues, l’une a attiré l’œil de Emmanuelle Nicot qui raconte :  » Zelda m’a tout de suite happée. Elle avait 11 ans, elle était là à se filmer dans sa chambre, elle s’exprimait avec un vocabulaire tellement riche et soutenu pour son âge. Elle m’expliquait qu’elle voulait devenir astrophysicienne, travailler sur la matière noire, elle s’imaginait prix Nobel ! Elle avait aussi un discours féministe par rapport aux garçons de sa classe. Elle avait vraiment une maturité impressionnante. Et puis une assurance, une force, quelque chose d’effronté et surtout un visage très photogénique ».

La cinéaste montre aussi la difficulté rencontrée par les éducateurs -Alexis Manenti en joue un tout en nuances- pour gagner la confiance de ces enfants maltraités et qui ont, paradoxalement, le sentiment d’être punis quand ils sont extraits de leur cadre familial.

Cri de colère contre l’inceste, Dalva est aussi, et c’est toute la force du film aussi, l’histoire d’une renaissance et du retour à une vie « normale » d’une fillette victime du pire. Et ce n’est pas là la moindre qualité de ce film d’une rare puissance et qui échappe à tout racolage.

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