Le théâtre de tous les mensonges

Avec le travail minutieux du décorateur Jean Rabasse, Mon crime restitue aussi l’atmosphère art déco, tout en faisant des clins d’œil au cinéma, notamment aux Temps modernes, de Chaplin dans la séquence des usines Bonnard, dont le décor est aussi inspiré de quelques architectes de renom de l’époque. Ce qui permet aux comédiens de ce film entre récit policier, comédie de mœurs et cinéma-théâtre, façon Sacha Guitry, d’évoluer dans un univers qui colle à leurs personnalités, qui épouse les étapes du film comme dans la séquence du tribunal durant laquelle Michel Fau signe une composition mémorable de l’Avocat Général, qui craint terriblement les menaces de son épouse s’il venait à la tromper…

Nourrissant une passion pour Danielle Darrieux, à laquelle le film rend hommage dans sa bande son avec Le Bonheur c’est un rien, qu’elle chantait en duo avec Pierre Mingand, ce nouvel opus de François Ozon prouve, une fois encore, la large palette de son inspiration. Et sa mise en scène enjouée et légère, entourant des personnages truculents comme l’entrepreneur marseillais joué par Dany Boon, ou celui de l’actrice du muet sur le retour avec une Isabelle Huppert qui ose tout, est au service d’une comédie humaine bien tempérée.

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