Ayant rencontre Maureen Kearney, Jean-Paul Salomé a voulu dans ce récit aux allures de polar montrer aussi le drame intime que vit la syndicaliste, malgré le soutien de certains de ses camarades (François-Xavier Demaison dans un vrai contre-emploi). Et comme il a tourné dans les lieux mêmes où se sont passés les évènements racontés – Bercy, l’hôpital de Rambouillet, le tribunal de Versailles, dans lequel des anciens d’Areva, présents au vrai procès, sont venus en tenue syndicale faire de la figuration- cela donne une indéniable justesse à l’histoire.
Avec la froideur de son jeu, Isabelle Huppert joue bien ce personnage d’une femme qui, après avoir tissé des relations d’une certaine complicité avec l’ancienne patronne d’Areva, doit faire face à un nouveau boss qui veut la « descendre ». Les autres personnages sont au diapason et, dans le rôle du mari qui regarde avec tendresse son épouse même s’il semble dépassé par l’ampleur de son combat, Gregory Gadebois signe,une composition d’une rare humanité.
Ce qui manque pourtant à La Syndicaliste, c’est le dérapage, la séquence qui donne un peu de vie à ce récit trop froid avec des moments qui font parfois un peu cliché comme la séquence froide de la trop belle maison au bord du lac Léman.
Cela dit, polar politique, La Syndicaliste montre bien comment, par la volonté d’un seul homme, toute une partie du savoir-faire français a été bradé aux Chinois avec les conséquences que l’on sait aujourd’hui.
