Sortie cinéma : mercredi 1er mars 2023

LA SYNDICALISTE, de Jean-Paul Salomé -2h02

Avec Isabelle Huppert, Grégory Gadebois, Yvan Attal, Marina Foïs

Mon avis : 3 sur 5

Le scénario ?

Ce film est inspiré de l’histoire vraie de Maureen Kearney, déléguée CFDT chez Areva : en 2012, elle est devenue lanceuse d’alerte pour dénoncer un secret d’État qui a secoué l’industrie du nucléaire en France. Seule contre tous, elle s’est battue bec et ongles contre les ministres et les industriels pour faire éclater ce scandale et défendre plus de 50 000 emplois jusqu’au jour où elle s’est fait violemment agresser et a vu sa vie basculer…

Ce qui touche dans ce film ?

Le drame avec certains scandales politico-financiers, c’est qu’ils finissent pas sombrer un brin dans l’oubli. L’intérêt du film de Jean-Paul Salomé est de rappeler celui qui frappa Areva il y a déjà une décennie et de raconter le parcours de cette déléguée syndicale qui va jusqu’au bout de ses convictions, malgré menaces verbales, harcèlement téléphonique et violences physiques… Le cinéaste souligne : « J’avais déjà eu envie de faire un film sur une lanceuse d’alerte, autour d’Irène Frachon et du scandale du Mediator, mais ça ne s’était pas fait. Les pressions qu’avait subies Maureen Kearney, « la » syndicaliste d’Areva, l’agression violente dont elle avait été victime étaient puissamment dramatiques. »

De fait, on a peine à croire qu’en France une syndicaliste puisse être menacée, ligotée avec le manche d’un couteau placé dans la vagin parce qu’elle a voulu faire son travail ! À travers le personnage arriviste de Luc Oursel – campé avec force par Yvan Attal – capable de colères soudaines, on mesure le courage qu’il a fallu à Maureen Kearney pour continuer à se battre afin de dénoncer certaines magouilles politiques. Il lui faut une vraie détermination pour continuer à faire face quand elle est mise en accusation, rabaissée avant de gagner sa rédemption, symbole de la justesse de son combat.