Sortie : DVD

ZAHO ZAY, de Maéva Ranaïvojaona et Georg Tiller – 1h20

Documentaire

Mon avis : 4 sur 5

L’histoire ?

Une jeune femme travaille comme gardienne dans une prison désespérément surpeuplée à Madagascar. Elle passe son temps à rêver de son père, un meurtrier qui l’a abandonnée enfant, après avoir tué son propre frère. Dans son imagination, son père devient un tueur mythique, errant dans les campagnes et lançant des dés enchantés pour décider du sort de ses victimes. En secret, elle aspire au jour où il pourrait arriver parmi les prisonniers.

Ce qui touche dans ce film ?

Il y a des images qui placent le récit entre fiction et documentaire. Il y a les mots : ceux de cette fille entrée en prison comme en rédemption, à la recherche d’un père fantomatique détesté mais fascinant. Un monologue qui est écrit par le poète malgache Jean-Luc Raharimanana.

Avec leur film, Maéva Ranaïvojaona et Georg Tiller signent un objet cinématographique des plus originaux dans lequel cette jeune femme raconte en voix off une espèce de lettre au père qui est évoqué sous les traits d’un Betsileo, l’habitant autochtone du Sud-Est de Madagascar. Un père en forme de silhouette moderne, façon Modigliani, et qui ne dit pas un traître mot. Pour l’anecdote, “Zaho zay” (“c’est moi”) est l’expression qu’utilisent les détenus tous les matins quand ils se rassemblent dans la cour de la prison.