Michel Deville, le marginal n’est plus

Il a marqué le cinéma français de sa griffe. Michel Deville, César du meilleur réalisateur en 1985 pour Péril en la demeure, vient de disparaitre en toute discrétion : il était âgé de 91 ans. Retour sur une riche carrière en quelques films et quelques séquences marquantes.

Marginal du 7ème Art, Michel Deville n’avait jamais été d’une chapelle, lui qui avait commencé à tourner pendant la Nouvelle Vague, sans jamais appartenir vraiment à ce mouvement. C’est en 2005 qu’il avait donné son dernier opus, Un fil à la patte.

Aimant citer Cyrano, le cinéaste disait qu’il n’était « pas monté bien haut, mais tout seul ». S’il s’est éteint le 16 février dernier, sa famille a tenu à ne l’annoncer quatre jours plus tard. Sa femme et collaboratrice, Rosalinde Deville, a déclaré à l’AFP (Agence France Presse) : « Nous ne l’annonçons seulement aujourd’hui car nous avons souhaité nous recueillir dans l’intimité familiale et Michel détestait les cérémonies… »

En cinquante ans de carrière, cet amateur de musique classique – que l’on retrouve en bonne place dans ses films – a créé un univers cinématographique où la fantaisie le disputait à l’érotisme. Dans sa carrière, on retiendra quelques films majeurs : Benjamin ou les Mémoires d’un puceau (avec Catherine Deneuve et Michèle Morgan), L’Ours et la Poupée – l’un des derniers rôles de Brigitte Bardot – ou encore Péril en la demeure avec le duo Nicole Garcia-Christophe Malavoy, sans oublier La Lectrice avec Miou-Miou ou encore Eaux profondes, en 1981, où il abordait avec une grande finesse les jeux pervers -et meurtriers – d’un couple formé par Jean-Louis Trintignant et Isabelle Huppert.

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