Ne signant pas un simple film militant mais se servant du cinéma pour « aller voir ailleurs« , Sarah Leonor nous interpelle en montrant ces décors de villégiature où l’on pratique la marche, le golf ou le VTT sont, la nuit, un autre terrain d’enjeux avec le passage des exilés et les tensions naissant entre les forces de l’ordre et les populations solidaires des exilés. C’est aussi l’occasion de montrer comment ces montagnes, espaces de liberté, même surveillée, sont victimes du désir capitaliste de tirer profit de l’élément naturel.
Utilisant les voix de comédiens comme François Lebrun ou encore celles de ,Solène Rigot, Olivier Rabourdin et Damien Bonnard pour faire entendre la voix des maraudeurs interviewés durant la préparation du film, la réalisatrice signe une approche poétique de ces odyssées intimes, y glissant aussi des images de vacances en super huit, ou un extrait de Le Chemin de l’espérance de Pietro Germi (1950) qui racontait le passage des italiens du Sud vers la France.
Avec en toile de fond, certains discours identitaires, avec aussi la présence à Briançon de Eunice et son fils Wisdom, Ceux de la nuit éclaire d’un autre jour, ces routes de migration. Et montre les traces égarées de ceux que certain s’obstinent à ne pas voir dans cette nature encore un peu sauvage.
