La vengeance ou le pardon ?

Une vision contrastée. Sans aucun esprit manichéen, la cinéaste montre les deux visages de la crise dans le pays basque, montrant notamment que l’ETA n’a pas un seul visage et que, parmi ses membres, certains ne sont plus d’accord avec la ligne politique même s’ils ne veulent pas en faire état publiquement pour ne pas servir un régime politique qui veut à tout prix faire silence sur les raisons profondes de l’Indépendance. Ils furent d’ailleurs très peu nombreux à accepter le « chantage » proposé par le pouvoir, soit dire publiquement son refus de la violence comme moyen d’expression politique en échange d’une prison plus proche du Pays Basque.

Une distribution solide. Il fallait deux grands acteurs pour faire passer, en finesse, les émotions que traversent la veuve et le membre de l’ETA. D’une grande dignité dans le jeu, Blanca Portillo joue avec une grande finesse cette femme qui accepte d’écouter le tueur de son mari, bravant même la réprobation de ses proches. Quant à Luis Tosar, habitué de l’univers de la cinéaste – il a tourné dans quatre de ses films – il est parfait dans le rôle de l’auteur du crime qui accepte de braver les interdits et de rencontrer cette veuve-courage.

Un film politique d’une grande force qui restitue l’atmosphère si lourde traversée par l’Espagne dans ces années noires.

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