Portant par une réalisation tonique et forte le jeu sur des couleurs sépia – le film restitue aussi l’atmosphère du Paris populaire. Pour autant, Albert Dupontel a su « rendre » l’histoire moderne par son regard aigu sur la société. Il déclarait : « Outre mon énorme plaisir de lecteur, je trouvais le livre extrêmement inspirant. J’y ai vu un pamphlet élégamment déguisé contre l’époque actuelle. Tous les personnages me paraissaient d’une modernité confondante. Une petite minorité, cupide et avide, domine le monde, les multinationales actuelles sont remplies de Pradelle et de Marcel Péricourt, sans foi ni loi, qui font souffrir les innombrables Maillard qui eux aussi persévèrent à survivre à travers les siècles.«
Enfin, le casting est vraiment magnifique et l’on retrouve notamment la révélation de 120 battements par minute, Nahuel Perez Biscayart, dans le rôle d’Edouard Péricourt, capable de condenser son personnage dans son seul regard. Et même si, au départ, c’était Bouli Lanners qui devait jouer Albert Maillard mais qui a dû lever le pied après un surmenage, Dupontel acteur se révèle, une fois de plus, à la hauteur de son personnage.
Jouant sur bien des genres, passant du drame, de séquences au vitriol à des moments plus fleur bleue, Au revoir là-haut est une pure réussite.
