Le portrait d’un homme déchiré. Entre la défense de sa famille et le besoin de survivre, Pamfir court à sa perte, on le sent dès le début de l’histoire où, malgré sa carrure de déménageur, il ne peut s’en tirer la tête haute. Dmytro Sukholytkyy-Sobchuk souligne : « Je souhaitais raconter l’histoire d’un homme ordinaire poussé au désespoir,qui, en tentant de préserver son monde idéal, transgresse tout un ensemble de règles morales et de lois. » Oleksandr Yatsentyuk campe avec une grande force cet homme qui veut repartir d’un bon pied mais qui a bien du mal à sortir des combines et ce, d’autant plus que son frère, plus jeune, travaille pour Oreste, le chef mafieux local. Dévoilant, séquence après séquence, les ramifications familiales, le scénario mène tout droit à un dénouement tragique.
Une mise en scène qui a du souffle. De bout en bout, jusqu’à la magnifique séquence de carnaval, le film repose sur une réalisation puissante dans lequel Dmytro Sukholytkyy-Sobchuk sait se jouer des atmosphères diurnes et des moments entre chien et loup où tout semble devenir inquiétant. Et le jeu des masques, propre à ce carnaval ancestral, offre des arguments de plus pour nourrir le baroque de la réalisation. « La Malanka est une fête traditionnelle ukrainienne. On l’appelle aussi carnaval ou bacchanale. C’est une fête ancestrale qui remonte à la culture carnavalesque chère à Rabelais.
Chaque participant porte un masque bien spécifique et endosse un rôle social différent » note le cinéaste.
Une œuvre âpre et puissante avec des moments de vraie grâce dans la mise en scène.
