Or, on retrouve dans cet opus, qui a survécu grâce à un collectionneur ayant déposé quatre bobines en 1970 aux Archives françaises du film, bien des éléments « interdits » : les cowboys n’hésitent pas, dans une séquence surréaliste, à débarquer à cheval dans une grande réception pour soutenir leur camarade qui a retrouvé la belle Hélène Clayton, ce qui déclenche un énorme pugilat; ils picolent sec et c’est une dame peu vertueuse qui retrouve la piste d’Hélène. Déjà, tous les éléments de l’univers fordien apparaissent : la fraternité virile, les valeurs du grand Ouest et des grands espaces, des récits racontés plus par le visuel que par les dialogues, un certain rejet du monde moderne… Et cinématographiquement, l’importance donné au regard des protagonistes.
Dans Le Ranch Diavolo, retrouvé miraculeusement en 1966 dans les Archives nationales du film de Tchécoslovaquie, Ford exploite un thème qui lui sera cher : celui de la rédemption que l’on retrouvera dans bien des westerns modernes. Et le film offre quelques belles séquences de bar, dans lesquelles l’humour n’est pas absent. Quant à Du Sang dans la prairie, il raconte les aventures d’un tricheur invétéré tombant amoureux de Bess Thurston dont le frère est devenu complice d’une bande de gangsters.
Trois pépites destinées aux cinéphiles fascinés par l’univers d’un cinéaste si prolixe : John Ford a signé 113 longs métrages entre 1977 et 1966, dont 53 sont, sauf miracle, définitivement perdus.
(*) RIMINI Éditions
