Esprits rebelles

Contrairement à certains films militants dont certains peuvent avoir une vraie qualité au demeurant, on sourit (voir on rit) beaucoup dans ce film qui montre pourtant le dessous des cartes du libéralisme triomphant et comment les fameux conseillers financiers jouent sur tous les tableaux pour gonfler leur pactole personnel. Alors même que Cédric lui a évité une belle chute en haute montagne, le personnage joué par Finnegan Oldfield incarne un de ces parfaits gestionnaires de l’ombre qui joue sa carte sans avoir le moindre état d’âme. Mais, dans la fiction au moins, bien mal acquis ne profite jamais…

De façon métaphorique, les très belles séquences, parfois un peu répétitives, d’alpinisme du Bargy peuvent symboliser l’odyssée périlleuse de Cédric et de ses amis dans le monde aseptisé de la finance. Inspirées par un vrai ouvrier décolleteur, mordu d’alpinisme, ces séquences sur les parois rebattent en prime les cartes de la lutte des classes comme le note le réalisateur : « C’est le lieu où peuvent encore se croiser des ouvriers et des patrons, sans apparat, sans barrière sociale, la montagne a le pouvoir de redistribuer les cartes. »

A côté du casting principal – tous les comédiens jouent juste – le réalisateur a soigné ses personnages secondaires avec des figures fortes comme celle du père, ancien délégué syndical et amoureux du travail bien ciselé, campé avec le talent qu’on lui connaît par Rufus. Bref, cette comédie sociale et politique est un spectacle tonique et revigorant à l’époque du « en même temps » si politiquement correct et intellectuellement lassant.

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