Eastwood en chanteur perdu

Nous replongeant dans le climat de la Grande Dépression des années 30, et une atmosphère à la Steinbeck – la photographie signée Bruce Surtees n’y est pas pour rien – Eastwood cassait ainsi l’image du justicier impitoyable en laissant pointer bien des fêlures qu’il a exploité depuis, l’âge venant, dans bien d’autres films et bien d’autres terrains.

Avec plusieurs apparitions de crooners country célèbres (tel Marty Robbins qui mourut quelques jours seulement après la sortie américaine du film), l’ultime ballade de Red Stovall qui fut en partie inspirée par la vie de Jimmie Rodgers et Hank Williams, deux stars du genre, est très émouvante avec un Clint Eastwood aussi sobre que fragile dans son jeu. Une phrase résonne particulièrement dans l’histoire : quand Stovall passant une audition dans une salle de spectacle propose de chanter un air triste, le tenancier lance :  « Un gars qui meurt ça plait au public, ça ». Un message sans commentaires sur une certaine vision de la vie d’artiste et du business qui l’entoure.

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