Les soldats « oubliés » de l’Algérie

Construit sur une chronologie précise durant les trois dernières années du conflit, Philippe Faucon joue sur un récit dépourvu de tout romanesque mais qui s’attache à suivre quelques-uns de ces harkis et les officiers qui les encadrent. « C’est une histoire d’hommes pris dans la guerre. Et concernant les harkis, d’hommes pris dans un piège qu’ils sentent se refermer sur eux. Ceux qui les ont côtoyés pendant cette époque les ont souvent décrits comme des « blocs de silence » souligne le cinéaste.

En filmant des scènes avec un grand réalisme – certaines sont assez insoutenables – il montre la guerre au quotidien au cœur de cette harka qui doit crapahuter encore plus quand les accords secrets annonçant la fin de la guerre se tiennent en France. Dans la dernière partie, on voit aussi comment certains officiers prennent le risque de désobéir pour ne pas pas lâcher ses frère d’armes promis à un funeste avenir s’ils ne quittent pas l’Algérie. On voit aussi le drame de personnages comme Krimou, le combattant qui a parlé sous la torture et qui n’a pas d’autres solutions que de se rallier à l’armée française.

Avec ce nouveau film, Philippe Faucon montre avec une force certaine des hommes pris au piège d’une sale guerre. Et le sort de ceux qui viendront grossir le nombre des immigrés débarquant en France qui saura les utiliser avant que les dérives idéologique de certains hommes politiques n’en fassent au pire des parias au mieux des populations « oubliées ».

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