Mieux, Rachel entretient avec l’ancienne femme d’Ali des relations de complicité et de tolérance. Au point de lui dire à un moment de crise : « On va arrêter de s’excuser à la place des hommes. » Un des atouts du film, ce sont les dialogues qui sonnent parfois comme chez Claude Sautet et savent, d’une formule simple, résumer les choses de la vie.
Avec des plans qui font penser au Manhattan de Woody Allen en ouverture, Rebecca Zlotowski sait glisser des moments d’humour dans cette histoire d’amour, que ce soit dans la séquence où, en tenue d’Ève, Rachel doit se réfugier sur la terrasse de son amoureux en pleine nuit, ou dans celle du gynécologue où l’on découvre dans le rôle du praticien le grand documentariste Frédérick Wiseman dont les propos sur le temps qui passe sonne comme un pied de nez à Saturne. Ce qui offre à ce récit un climat de vraie légèreté malgré certains moments d’une belle mélancolie.
Aussi bien Virginie Efira, d’une étonnante justesse de jeu de bout en bout, que Roschdy Zem, en éternel masculin qui a du mal trancher dès qu’il s’agit de sa vie privée, sont parfaits dans ce voyage léger et grave sur la carte du Tendre moderne. Un grand film, sans doute le plus fort de Rebecca Zlotowski, et qui touche à des points très justes de la vie de tout un chacun. « Banal » sur le papier, son propos est, on le voit, universel.
