Une fable cruelle sur l’euthanasie

Cinéma actualité

PLAN 75, de Chie Hayakawa – 1h52
Avec Chieko Baishô, Hayato Isomura, Stefanie Arianne
– Sortie : mercredi 7 septembre 2022
Mon avis : 4 sur 5

Le pitch ?

Au Japon, dans un futur proche, le vieillissement de la population s’accélère. Le gouvernement estime qu’à partir d’un certain âge, les seniors deviennent une charge inutile pour la société et met en place le programme « Plan 75 », qui propose un accompagnement logistique et financier pour mettre fin à leurs jours. Une candidate au plan 75, Michi, un recruteur du gouvernement, Hiromu, et une jeune aide-soignante philippine, Maria, se retrouvent confrontés à un pacte mortifère.

Ce qui touche dans ce film ?

Pour son premier long métrage, Chie Hayakawa signe une fable cruelle sur l’état du monde (le Japon ne symbolisant ici qu’un système allant jusqu’au bout d’une logique libérale) dans un scénario en forme de dystopie. S’il n’existe aucun système d’euthanasie au Japon, la réalisatrice a nourri son scénario du climat d’intolérance qui, au Japon, touche les personnes socialement faibles, y compris les personnes âgées. Dans ce pays, on n’aime pas déranger les autres, et la solitude de la vieillesse, très bien montrée dans ce film sans aucun pathos, accentue encore cette volonté. La cinéaste commente : « Plan 75 n’existe pas dans la réalité, mais tout ce qui est décrit dans le film existe, comme le fait qu’un grand nombre de personnes âgées doivent travailler en raison de l’insuffisance du système de retraite. Elles ont du mal à trouver un logement, elles se sentent mises à l’écart de la société et elles hésitent à recourir à l’assistance sociale en raison d’un sentiment de honte.”

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