Face à Tom Hanks, figure familière du cinéma de Spielberg et qui joue avec brio cet avocat affrontant seul une guerre invisible, Mark Rylance signe une composition brillante de ce Russe des plus ambigus. Une performance qui a valu à l’acteur un Oscar du meilleur second rôle amplement mérité.
Mariant la tension au suspense – la séquence de la poursuite dans le métro où Rudolf Abel est traqué par le FBI est saisissante – Spielberg signe un film d’espionnage des plus prenants avec un souci du moindre détail qui confère à l’histoire une grande force. Ainsi, pour la reconstitution du Pont des Espions, entre les années 50 et les années 60, les trois cents figurants ont été équipés de couleurs très précises (vert, bordeaux et jaune pour les femmes; marron, gris et bleu marine pour les hommes).
Dans un monde où l’homme n’est plus qu’un pion sur un échiquier géant, ce film solide vient nous rappeler que la défense de la liberté est un combat essentiel. Un message qui garde toute sa force de nos jours.
