La gymnaste et la crise ukrainienne

En toile de fond, le film est aussi une histoire de sport qui montre comment les athlètes doivent à haut niveau affronter les tensions du groupe, se dépasser en permanence et vivre, in fine, dans une solitude mentale assez forte (renforcée chez Olga par l’apprentissage d’une langue et les inquiétudes vis-à-vis de la situation en Ukraine).

Les gymnastes interprétées par des actrices non-professionnelles, y compris Anastasia Budiashkina ( Olga).  « Il fallait chercher à capter la vérité des interprètes : pour cela j’ai choisi des jeunes athlètes d’élites, habituées aux risques des entraînements, à la vie au sein d’un centre et à la spectacularité d’un championnat. Les interprètes d’Olga et Sasha font partie de l’équipe nationale de réserve en Ukraine. Les coachs et plusieurs athlètes – notamment Steffi et Zoé – font partie de l’équipe nationale suisse », souligne le réalisateur.

Utilisant très bien le côté visuel et le côté cinégénique de la gymnastique, Elie Grappe montre bien la vulnérabilité de ces sportives conscientes des risques qu’elles prennent et sa mise en scène offre une vraie dynamique avec notamment une atmosphère prenante quand Olga fait des gammes, sans autorisation, de nuit.

En montrant cette jeune athlète en exil qui a du mal à trouver ses repères alors que son pays vit un vrai déchirement, le cinéaste signe une aventure humaine très forte mais aussi un opus des plus politiques. Une réussite.

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