En Europe, elle a dû repartir de zéro après s’être réfugiée en France en 2008, apprendre la langue, tout en travaillant comme comédienne et réalisatrice pour le programme en langue perse de la BBC. Et c’est le hasard qui l’a fait jouer dans ce drame comme le raconte Ali Abbasi : « Elle a d’abord été directrice de casting de mon film, mais comme on a dû trouver une nouvelle comédienne pour Rahimi au dernier moment, on s’est dit que ce serait formidable de confier le rôle à Zar. Avec elle, le personnage a évolué : Zar a insufflé à Rahimi la frustration qu’elle a pu ressentir dans sa vie publique et privée lorsque la vidéo a fuité. »
Face à elle, le serial killer Saeed est interprété par Mehdi Bajestani, un acteur de théâtre et de cinéma. Et Ali Abbasi d’ajouter : « Mehdi vient de la région de Mashhad et sait adopter le même accent populaire que Saeed. En outre, c’est un formidable acteur, prêt à tenter des choses qui sont taboues en Iran. Le public occidental ne peut pas se rendre compte des risques qu’il prend avec ce rôle, mais c’est comme si une star hollywoodienne jouait un pédophile qui viole des enfants.«
Tourné à Amman en Jordanie, pour d’évidentes raisons de censure, Les Nuits de Mashhad ont offert à Zar Amir Ebrahimi un remarque Prix d’interprétation féminine. Il a aussi mis en lumière le parcours de cette combattante pour la liberté. En mars 2019, après avoir créé sa société de production de cinéma et de documentaire, Alambic Production, elle avait déjà reçu le Hamburg Award for Cultural Freedom, avec Golshifteh Farahani, pour l’exemplarité de son combat et de son parcours d’artiste et de femme iranienne indépendante.
