Un amour fou

DVD-Blu-ray


L’HISTOIRE DE MA FEMME, d’ Ildiko Enyedi – 2h49
Avec Léa Seydoux, Gijs Naber, Louis Garrel
– Sortie : Pyramide Vidéo
Mon avis : 2 sur 5

Le pitch ?

Jakob est capitaine au long cours. Un jour, il fait un pari avec un ami dans un café : il épousera la première femme qui en franchira le seuil. C’est alors qu’entre Lizzy…

Et alors ?

Film presque entièrement centré sur un couple et son histoire, Histoire de ma femme débute par une mystérieuse rencontre, à la suite d’un « détail » troublant : le pacha, victime de mal de mer, est persuadé par le cuisinier du bord que le mariage viendra à bout de son mal… Construit sur l’impossibilité de comprendre l’autre dans l’éternelle relation entre l’Homme et la Femme, ce drame existentiel signée de la réalisatrice hongroise Ildiko Enyedi évoque un peu l’univers lent et baroque d’un Manoel de Oliveira. Adaptant un roman de Milan Füst, alors qu’elle écrit d’ordinaire elle-même les scénarios, la cinéaste souligne : « Il a écrit ce livre très personnel pendant la Seconde Guerre mondiale, alors que sa vie était menacée. […] Cela montre seulement que lorsque votre existence est aux prises avec des forces malveillantes et intolérables, il faut prendre du recul et considérer la situation dans son ensemble, jusqu’à réaliser que la pure méchanceté du présent est finalement insignifiante. C’est grâce à cette distance que la beauté intrinsèque de la vie, un temps cachée par ces forces malfaisantes, peut finalement se révéler.« 


Si la mise en scène est soignée et l’esthétisme raffiné, l’histoire tire en longueur et les artifices de réalisation avec certains cadrages audacieux, sous-marins et maritimes notamment, ne parviennent pas à relancer l’intérêt pour une histoire de passion qui en manque cruellement.

Même les scènes érotiques finissent par devenir répétitives quand le mari trompé surgit dans la vie de sa mystérieuse épouse pour des ébats soudains et la scène centrale du film – une séquence captée en partie dans le miroir d’une armoire n’en finit plus – n’en finit plus. Le tout accompagné d’une bande son qui écrase un peu tout.

Côté comédien, si Gijs Naber – découvert dans Black Book, de Paul Verhoeven en 2006- est parfaitement convaincant dans le rôle de ce marin perdu en amour et qui ne trouve plus ses repères quand il pose sac à terre, Léa Seydoux minaude et lance des œillades qui se veulent mystérieuses et émoustillantes, campant une jeune femme plus capricieuse que vénéneuse. Quant à Louis Garrel, il promène un air las dans les quelques séquences où il figure comme s’il était perdu dans un scénario trop long et manquant de tonus.

Les images sont belles mais l’émotion et les frissons de la passion ne sont pas au rendez-vous de cette adaptation littéraire un peu trop figée.

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