Un drame médiéval

Reconstituant avec un grand soin la France du 14ème siècle – Eric Jager a même pu consulter le document manuscrit original consignant le témoignage juridique car, en raison de la solidité du parchemin utilisé à l’époque, il est très bien conservé- Ridley Scott signe un drame subtil et retrouve à l’image un vieux compagnon de route, le directeur de la photographie Dariusz Wolski avec lequel il a déjà travaillé à cinq reprises : celui-ci signe une image magnifique, notamment pour les séquences hivernales.

Si l’on peut regretter parfois que certains plans entre les trois histoires soient les mêmes, sans doute parce que le film a souffert de la pandémie de la Covid qui a bouleversé le tournage, cette histoire est incroyablement moderne car, au centre de ce duel, il y a la figure de la femme bafouée. Matt Damon souligne : « Nous étions convaincus qu’il s’agissait d’une histoire incroyable. La question était de savoir comment la raconter de manière passionnante. C’est là que nous avons eu l’idée des différentes perspectives. Nous avons construit un récit qui appâte le spectateur et l’entraîne dans une certaine direction en consacrant les deux tiers du film aux regards portés sur les événements par les personnages masculins avant de tout bouleverser et révéler qu’en fait Marguerite de Carrouges est la véritable héroïne de toute l’histoire. »

Pour donner vie à un tel drame historique, il fallait un casting trois étoiles et les trois comédiens principaux sont à la hauteur. Et, dans un rôle en apparence de second plan, Jodie Comer capte la lumière de façon étonnante. Enfin, Ridley Scott connaît, on le sait bien, le vocabulaire de l’action sur grand écran et le coordinateur des cascades Rob Inch a su imaginer des moments intenses à l’image. Pour la joute, plusieurs caméras aériennes et des grues ont permis ainsi de restituer la violence des échanges entre deux amis devenus des ennemis mortels…

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