Si le film réussit à nous faire partager le quotidien des artistes, la vie des studios, notamment avec la figure de cette icône rock aux allures de Brigitte Fontaine, Michel Leclerc perd un peu son monde en multipliant les pistes de lecture. On passe ainsi de l’histoire d’amour entre Marcia et sa compagne à celle entre Marcia et Anthony qui apparaît comme le roi des beaufs typiques d’une France dite profonde. Et son soudain changement de valeur est, finalement, peu crédible. On passe aussi d’une chanson plus rive gauche à l’univers du rap, incarné par un réjouissant Artus qui déconstruit un univers musical en quelques tours de table de mixage.
Malgré le jeu d’une grande subtilité de Rebecca Marder, la présence réjouissante de Philippe Rebbot en manager relou, le film ne parvient pas à dégager une émotion durable et sa fin poétique laisse un peu le spectateur sur sa fin. Il y aurait eu pourtant un vrai filon à utiliser rien qu’avec la figure de Daredjane, qui offre à Judith Chemla l’occasion de nous offrir une composition surprenante. Bref, connaissant l’univers de Michel Leclerc et des films comme Le Nom des gens, on est un peu déçu même si le charme opère toujours dans cette chronique mélancolique et tendre.
