Roschdy Zem à l’écoute des oubliés

Humanitaire


Pour l’épisode 6 de la série De vos propres yeux, l’Association Solidarités International a pu compter sur Roschdy Zem pour jouer les grands témoins d’un film fort et émouvant : Vies oubliées des squats et bidonvilles. L’acteur, qui connut les bidonvilles durant sa petite enfance, s’est rendu dans quelques-uns de ces sites d’habitat précaire pour parler avec ces populations oubliées.

Depuis six ans, Solidarités International a lancé une série humanitaire, De vos propres yeux, en partant d’un constat simple : une image a plus de poids qu’un long discours et peut susciter rapidement l’émotion du spectateur. Peut-être parce qu’il est lui-même vécu dans un bidonville avec sa famille d’origine marocaine, Roschdy Zem n’a pas hésité à offrir de son temps pour être la personnalité au cœur de cet épisode 6 où il découvre des bidonvilles perdus dans la nature aux alentours de Nantes ainsi qu’aux portes de Paris. « Ce fut une belle aventure humaine. Malheureusement, alors que je suis né il y a cinquante-sept ans, la situation a encore empiré. Découvrir que des gens vivent encore dans cette précarité, c’est effrayant et bouleversant » souligne le comédien qui découvre d’emblée le juste ton pour jouer les « guides ».

Ainsi, Roschdy a bien du mal quand un petit Rom lui demande s’il est connu et dans quels films il a joué et qu’il avoue à ce grand fan de Jacky Chan que sa filmographie n’est vraiment pas pour lui. « Sauf Go Fast » peut-être… » Voilà pour l’anecdote mais ce sixième opus pose des questions plus essentielles.

Fort de son engagement dans le monde entier auprès d’une population vivant dans la misère pour répondre à des besoins vitaux que sont l’accès à l’eau et à l’hygiène, Solidarités International a décidé de s’investir aussi dans l’Hexagone. Et, on le voit bien ici, le froid, l’humidité et l’insalubrité conduisent, chaque jour, des centaines de milliers de personnes habitant dans les bidonvilles et squats de France à survivre dans des conditions de indignes et dangereuses. Placées en marge des villes, elles deviennent presque un mal invisible et nourrissent bien des fantasmes.

Accompagné par la caméra jamais indiscrète du documentaliste engagé Xavier de Lauzanne, ce film a visiblement marqué le comédien. « Ce qui m’a frappé chez tous les gens que j’ai rencontrés, c’était que,s’ils avaient tous des revendications justifiées, il n’y avait aucune haine chez eux. Alors qu’ils vivant dans des conditions scandaleuses, leur dignité exprime même une forme de sagesse… »

De Patrice, cet éleveur burkinabé qui a été enlevé alors qu’il partait acheter des bêtes, et qui a du fuir son pays pour éviter d’être sous la coupe de terroriste révolutionnaires à ces mères roms qui se débrouillent pour vivre dans un semblant de dignité et font bonne figure malgré tout, ce documentaire est un message que les politiques devraient recevoir cinq sur cinq pour tenter de changer le cours de choses… une fois que les sirènes des législatives seront passées.

Un sujet à retrouver en un clic.

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