Cinéma actualités
ANATOLIA, de Ferit Karahan – 1h25


Avec Samet Yildiz, Ekin Koç, Mahir Ipek
– Sortie : mercredi 8 juin 2022 –
Mon avis : 4 sur 5
Le pitch ?
Yusuf et son meilleur ami Memo sont élèves dans un pensionnat pour garçons kurdes, isolé dans les montagnes de l’Anatolie orientale. Lorsque Memo tombe mystérieusement malade, Yusuf est contraint de surmonter les obstacles bureaucratiques dressés par la direction autoritaire et répressive de l’école pour tenter d’aider son ami. Mais, au moment où les adultes comprennent enfin la gravité de l’état de Memo et essaient de l’emmener à l’hôpital, l’école a été ensevelie sous une tempête de neige. Coincés, dans l’impossibilité d’obtenir de l’aide, les enseignants et les élèves se rejettent la balle.
Et alors ?
Nourri des propres souvenirs de Ferit Karahan – il a passé six ans dans un pensionnat très strict – ce film décrit avec minutie le quotidien de peur et le climat d’enfermement que vivent les enfants dans cette région isolée de la Turquie. L’impression d’étouffement est encore renforcée par la saison choisie et cette neige qui, accompagnée de brumes, restreint l’horizon, tamise les bruits.
Ferit Karahan se rappelle comment est né petit à petit le scénario qu’il a finalisé avec Gülistan Acet : « J’avais des souvenirs par bribes, dispersés, plus ou moins précis, mais ils ne formaient pas une histoire. En écrivant, nous avons longuement réfléchi au sentiment qui devait prévaloir. Je pense que le climat de peur et de tension nous a permis de lier toutes les pièces du puzzle en une structure cohérente. » Avec, en toile de fond, la question kurde qui surgit parfois au détour d’une scène, d’un dialogue alors que le sujet est souvent tabou en Turquie.
