Ce qui est très juste dans ce doc récompensé à Sundance, c’est de capter, sans aucun pathos ni musique envahissante les pérégrinations des membres de cette famille d’où la figure paternelle est absente avec une guerre qui surgit par le bruit des bombes entendues en pleine nuit et dont les éclats marquent le toit des maisons. Le rationnement fait aussi partie de cet univers déglinguée dont témoigne aussi les personnages saisis dans des portraits faits sur fond noir.

SI le film touche par sa manière de rendre compte ce qui arrive, si certaines séquences (nocturnes notamment) sont réussies, ce film perd un peu de rythme en son milieu et ne parvient pas à s’attacher à tel ou tel protagoniste, en restant plutôt sur une palette d’impressions.

Mais la rumeur lointaine et le flot des images quotidiennes du conflit ukrainien sur le petit écran lui offre, malheureusement, un écho certain. Tant cette famille semble archétypale de bien d’autres familles de cette région dévastée par les rêves autocrates d’un Poutine.