Non dénué d’humour, ce film à grand spectacle est mené à belle allure et, campant le père protecteur Ralf Fiennes s’en donne à cœur y compris dans les scènes d’action souvent spectaculaires comme celle du parachutage final, le combat au sabre qui est bourré de clins d’œil au film de genre, notamment au film de cape et d’épée avec Errol Flynn, ou encore la scène de bagarre avec un Raspoutine qui conçoit le combat comme une spectaculaire danse russe.
Au cœur de l’histoire, il y a l’assassinat de François-Ferdinand de Habsbourg – « incident » qui mit le feu à Première Guerre mondiale- et ce conflit de 14-18 qui a demandé au chef décorateur Darren Gilford un long travail de repérages. Il raconte : « Nous nous sommes efforcés d’approcher la réalité au plus près. Nous sommes même allés jusqu’à chercher un lieu de tournage qui s’approche de celui où l’assassinat a réellement eu lieu. Nous avons eu la chance de le trouver à Turin. Il y a une très belle promenade sur le fleuve Pô et une rue qui correspondent quasi à l’identique en termes de géographie. »
Reconstituer l’univers des tranchées et de manière saisissante a aussi demandé une longue préparation. Ainsi, le décor réel faisait environ 300 mètres de long. L’équipe de construction a créé une tranchée allemande tout au long d’une voie ferrée afin d’obtenir une continuité et des angles intéressants pour la caméra.
L’opus offre aussi quelques personnages féminins qui ont une importance, que ce soit Gemma Arterton aussi habile pour déchiffrer un code que pour manipuler un fusil à lunettes ou encore l’Autrichienne Valerie Pachner qui joue Mata Hari, une courtisan au parcours sulfureux qui était une espionne au service des Allemands.
Si le film aurait gagné à être un peu plus court, il tient ses promesses et offre un préquelle tout à fait solide à la saga.
