Toute la force de ce documentaire est de dépasser le cadre strict d’un regard porté sur une communauté réprimée, en particulier au Moyen-Orient, pour évoquer plus largement la situation des millions de réfugiés qu’ils soient syriens ou d’ailleurs. La cinéaste souligne : « Ce film est en résonance avec mon combat pour un monde meilleur. Je suis convaincue que la construction d’une meilleure société ne consiste pas uniquement à se battre pour ses propres droits, mais aussi ceux des autres. Je suis tout à fait consciente que ce film parle d’un problème spécifique dans le cadre d’un conflit bien plus large. Cependant, je crois que les droits de l’homme ne peuvent pas être compartimentés. »
Outre la force du sujet et la charisme des protagonistes principaux qui ont eu le courage d’être filmés à visage découvert alors que l’homosexualité pourrait leur coûter la vie dans leur pays d’origine -certains , comme Hussein, se mariant et faisant un enfant pour ne pas être repérés – ce documentaire bénéficie d’un montage nerveux et Ayse Toprak sait utiliser les moindres séquences pour obtenir des images fortes, y compris quand elle suit, au plus près des militants, la manifestation LGBT au cœur d’Istanbul. Il faut notamment saluer la très belle mise en lumière signé par Hajo Schomerus, le chef opérateur. Un documentaire aussi orignal que fort .
