Au fond du gouffre

En décrivant aussi l’irruption de la modernité dans le monde des bergers -on a parfois le sentiment de plonger dans l’atmosphère de L’Arbre aux sabotsIl Buco montre aussi comment coexiste plusieurs mondes qui n’ont pas beaucoup de choses en commun.

Si ce film par bien des aspects est déroutant tant il est original, il repose sur une mise en images tout à fait étonnante due au travail remarquable du directeur de la photographie Renato Berta qui parvient à faire pénétrer le spectateur dans les entrailles de la terre alors que la lumière est du luxe. Renato Berta a dû donc trouver des bidouilles pour faire rentrer la lumière sous terre : « Nous avons finalement utilisé des LED car elles consomment très peu par rapport au tungstène. Je les ai ensuite colorées avec divers filtres et gelées. Le principal problème était vraiment les batteries à cause de l’humidité et du
froid. »
Et Michelangelo Frammartino de souligner : « Ce qui est fascinant dans l’obscurité absolue c’est que les spéléologues ne voient que ce qu’ils éclairent. D’une certaine manière, leur regard est devenu le nôtre et c’est ce que l’appareil photo a capturé. L’espace changeait complètement avec un petit mouvement de la tête. »

Expérience sensorielle particulière, description d’un univers mystérieux et inquiétant et célébration aussi d’une terre d’avant, Il Buco est un opus singulier mais qui peut en dérouter plus d’un.

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