Il y a d’abord l’énergie de Bloodbath -rappeuse du Third ward, le quartier historique de la ville où est né le mouvement musical porté par DJ Screw – qui, alors qu’une fusillade a failli la laisser sur le carreau, continue de hanter la rue pour y puise une source d’inspiration, cette « Force » qu’elle chante dans un débit étonnant. Dans ce quartier où la mort rode et la perte d’un proche est monnaie courante, on découvre aussi le duo formé par Will et son oncle qui règle leur compte dans une joute improvisée surréaliste autour d’un blues aux accents de rap. Le choc de deux mondes uniquement relié par les relations familiales
Avec, en toile de fond, l’ombre de l’ouragan Harvey qui menace de s’abattre avec fracas sur la ville, tout un symbole, ce documentaire aux images parfois poignantes filme une urgence de survivre. Conclusion de Nicolas Peduzzi : « Houston vit avec la menace perpétuelle d’un ouragan. Tous les deux ans environ, il y a une alerte et chacun fait des stocks de nourritures, d’essence etc.Je trouvais que ça donnait aux personnages une sorte d’urgence vitale d’où pouvait jaillir la musique. » Un film en forme de cri d’alarme.
