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ALGUNAS BESTIAS, de Jorge Riquelme Serrano – 1h35
Avec Paulina Garcia, Alfredo Castro, Andrew Bargsted
– Sortie : mercredi 20 avril 2022 –
Mon avis : 4 sur 5
Le pitch ?
Une famille fait un voyage vers une île reculée du sud du Chili. Au cours du voyage, ils souhaitent convaincre leurs grands-parents de les soutenir économiquement pour construire un hôtel à cet endroit. Nicolás, l’homme qui les a fait traverser, disparait, laissant la famille prisonnière de l’île. Les sourires commencent à s’effacer. Avec le froid, sans eau ni rien de sûr, les enthousiasmes se diluent, laissant à découvert les tensions que cache chaque membre de la famille.
2 raisons d’y aller ?
La plongée dans les névroses de famille. Derrière le vernis de cette réunion familiale de la grande bourgeoisie chilienne, Jorge Riquelme Serrano filme les fissures familiales qui opposent les générations et laissent poindre tensions les plus vives : des parents riches méprisant une fille qu’il juge fragile, un gendre qui est un peu un raté et des petits-enfants livrés à eux-mêmes à l’heure des premiers émois sexuels dans cette île au bout du monde. Le huit-clos de l’île renforce les tensions de cette famille qui semble livrée à un processus d’autodestruction.
Pour son deuxième film, sur la thématique de la violence, Jorge Riquelme Serrano utilise habilement tous les ressort de la tragédie (avec les pires déviances sexuelles) sans pour autant figer le film dans un point de non-retour ce qui lui confère une grande force. Avec, symboliquement, une évocation de la situation du Chili comme le souligne le réalisateur : « J’ai eu l’idée de prendre l’institution familiale pour nous montrer tous. Je me suis dit qu’avec cette famille, on avait une société, six personnages, des classes sociales, les beaux-parents avec le pouvoir économique détenu par la belle-mère, pouvoir que n’a pas le beau-père – il est le personnage parasite, attaché à cet argent, même s’il est une figure très puissante. »
